"Jusqu'à récemment, les critiques et les défenseurs du microcrédit ont concentré leur attention sur l'aspect tarifaire du recouvrement des coûts sans accorder une attention suffisante aux stratégies de réduction des coûts et à l'efficacité." (Nations unies, Livre bleu, page 58)

 

En effet, en parlant des performances des IMF et de leur aptitude à contribuer à la réduction de la pauvreté dans le monde, la littérature s'intéresse toujours au site de tarification, notamment au prix des différents services pour les clients. Certains (les détracteurs des IMF) tentent d'argumenter que les services financiers sont suffisamment chers pour les clients des IMF ; d'autres (les défenseurs des IMF) affirment que les clients des IMF sont capables de supporter des taux d'intérêt plus élevés tout en conservant des bénéfices importants pour accroître leurs activités.

Sans avoir l'intention de réunir les deux idées, nous avons simplement essayé dans notre mémoire de rechercher l'efficacité des stratégies de réduction des coûts ; nous pouvons découvrir comment les IMF peuvent optimiser l'allocation de leurs intrants en assurant un prix équitable à leurs clients et la pérennité de leurs activités.

Du côté de la réduction des coûts, l'analyse interne et le contrôle de gestion offrent de nombreux outils qui peuvent être utilisés. Parmi ceux-ci, l'Activity Based Costing est une méthode d'allocation des coûts qui permet à une institution de diviser son système d'exploitation en un nombre raisonnable d'activités (qui doivent pouvoir reprendre l'ensemble du système), puis d'allouer les différentes dépenses effectuées pendant une période donnée (un mois, un trimestre, un semestre, etc.) à ces activités en utilisant une base de répartition appelée indicateur. Le principe directeur est que les activités consomment des charges et que les produits consomment des activités.

Pour mettre en œuvre l'outil, nous avons choisi une institution camerounaise (celle qui a accepté de nous recevoir et de fournir toutes les données nécessaires à notre travail, grâce à ACEP Cameroun SA). La question principale à laquelle nous avons essayé de répondre est : comment ACEP Cameroun peut utiliser la méthode ABC pour augmenter ses performances ? Et de cette question découlent 4 questions secondaires :

  • Comment ACEP Cameroun peut-il utiliser la méthode ABC pour calculer le coût de ses produits ?
  • Quelles sont les activités qui consomment la partie la plus importante des charges ?
  • Comment ACEP Cameroun peut réduire la quantité de charge consommée ?
  • Quelles sont les autres utilisations du calcul du coût du produit pour ACEP Cameroun ?

Malgré les difficultés rencontrées du fait que le système d'information de gestion d'ACEP Cameroun n'était pas préparé pour ce type d'opération, nous avons réussi, aidés par le service de contrôle de gestion. Voici les résultats que nous avons obtenus :

  • Nous avons identifié et évalué 21 activités, dont 4 ont consommé près de 80 % des charges ;
  • Avec une marge brute d'environ 400 000,00 USD (quatre cent mille dollars US) pour le premier semestre de l'année 2015, il ne leur a pas été possible d'en connaître l'origine effective (les produits étant concernés). Après notre travail, il est établi qu'ils ont eu une marge bénéficiaire sur trois produits ("prêts pour activités génératrices de revenus" qui produit 93.5% ; "crédits à la consommation" produit 2.8 % et "gestion des épargnes" produit 12 %) et subissent une perte sur deux de leurs produits ("prêts aux agents de l'institution" qui a détruit 7.1 % et "transfert d'argent" qui a détruit 1.2 %) ;
  • Nous avons montré la possibilité de réduire le coût des différents produits en utilisant une partie de la technique de gestion par activités ;
  • Enfin, nous avons parlé de la manière d'utiliser le résultat obtenu pour établir un budget (Activity Based Budgeting), et pour améliorer sa politique de marketing (tarification, organisation des promotions, négociation commerciale avec les clients, etc.)

Mon souvenir est comme un départ pour moi, car je suis sérieusement intéressé par la recherche en inclusion financière, surtout du côté de la gestion des affaires. Un grand merci au DAAD qui me permet de suivre ma passion même loin de mon pays natal (Cameroun).

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1 Commentaires

  1. Barbara Drexler dit :

    Merci Tamela, pour ce résumé très perspicace de votre mémoire de Master. Pour que les institutions de microfinance soient financièrement viables, il est utile que leur direction investisse un peu de temps et d'efforts pour jouer à "Sherlock Holmes". Séparer les gagnants des perdants est fastidieux et tout le monde n'aime pas forcément voir les résultats. Mais cela en vaut vraiment la peine !

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