Le 3 décembre 2017, le professeur Frédéric Kalala, le président du Centre Congolais Allemand de Microfinance, a annoncé aux étudiants de M2 Microfinance qu'ils allaient se rendre au Bénin pour l'excursion annuelle. Au début, les étudiants étaient excités par l'opportunité que le DAAD leur donnait de faire un tel voyage. Mais le professeur Kalala leur a dit qu'ils devaient également présenter leurs articles à la conférence annuelle de la microfinance à l'Université d'Abomey Calavi et qu'en plus, ils devaient évaluer trois institutions de microfinance. De toute évidence, la pression était montée d'un cran puisque les étudiants savaient qu'ils devraient investir du temps supplémentaire dans leur emploi du temps chargé.
Une fois au Bénin, les étudiants ont été impressionnés par les différences culturelles entre la RD Congo et le Bénin. L'un d'eux a déclaré : "Le Bénin a été une expérience merveilleuse, les gens sont plus calmes que les Congolais, chacun s'occupe de ses affaires. Nous étions presque invisibles si ce n'était pas le bus qui est venu nous chercher, personne n'aurait remarqué qu'un groupe d'étudiants du Congo était là."
Il leur a fallu trois jours pour visiter les trois institutions ESU OLA OTAN, FESECAM et ALIDé, les trois impressionnantes institutions de microfinance du Bénin. L'objectif était d'analyser cinq thèmes : la performance sociale, la gouvernance et la notation, la gestion des risques, l'audit et la performance financière. Pour obtenir ces données, les étudiants ont interviewé le directeur exécutif de chaque département étudié, du PDG au directeur de la comptabilité, en passant par le directeur des ressources humaines, le directeur du département d'audit et le directeur de la gestion des risques et du contrôle interne. Ils ont ensuite procédé à la collecte des données, telles que les états financiers, le rapport d'audit, le rapport de contrôle interne, le document sur la gestion des performances sociales et le livre de caisse. La mission consistait à évaluer et à analyser la gestion des trois institutions, puis à formuler des recommandations à l'exécutif en charge du département sur la manière d'améliorer leurs activités ; n'oublions pas qu'il s'agit de professionnels qui travaillent dans le secteur depuis plus de dix ans.
Après la présentation, les PDG et le personnel des trois institutions de microfinance ont été stupéfaits de la façon dont les étudiants ont géré la pression et fait leur travail. Le président du conseil d'administration de la FECECAM (CLCAM) a déclaré qu'il était dans le métier depuis plus de deux décennies et qu'il n'avait jamais vu un tel rapport réalisé en quelques jours. Même le professeur Welé Idrisou, le secrétaire général du ministère béninois en charge de la microfinance, a été très impressionné.
Cependant, l'événement principal du voyage a été la réunion annuelle de la microfinance à Abomey Calavi, la plus grande université du Bénin avec 80 000 étudiants.
Quatre des meilleurs articles ont été sélectionnés et quatre étudiants courageux ont présenté leurs sujets devant le panel, une salle remplie de professeurs, d'experts en microfinance et de doctorants. Le doyen de la faculté d'économie et de gestion d'Abomey Calavi et le jury ont félicité les quatre étudiants et les ont invités à effectuer leurs futures recherches au Bénin.
Grâce au DAAD, la réputation du Centre Congolais Allemand de Microfinance est derrière la République Démocratique du Congo, l'expertise de nos alumni est appréciée partout où ils vont. Chaque année, l'institution de microfinance de Kinshasa fait appel à eux et l'impact se voit les yeux ouverts puisque 90 % des alumni qui ont terminé l'année dernière sont déjà en activité.
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